Une mode éthique et équitable, c’est possible ?
Le commerce équitable en quelques mots
C’est contribuer à une équité plus importante du commerce international en garantissant notamment un revenu et des conditions de travail décents pour les producteurs. L’un des plus anciens labels dans ce domaine est le label Fairtrade de Max Havelaar que vous reconnaîtrez certainement au premier coup d’œil !
L’enjeu particulier de la filière coton…
La filière du coton est l’une des plus problématique sur le plan social, environnemental et économique. Des millions de petits producteurs et d’artisans souffrent des conséquences de l’agriculture intensive très gourmande en produits chimiques et d’une domination Nord/Sud. Le commerce équitable a donc comme objectif de redonner leur dignité aux producteurs et artisans en rééquilibrant leurs rapports avec les pays acheteurs et en leur proposant une juste rémunération et un partenariat sur le long terme. Il est garant du maintien d’une agriculture familiale et du respect de l’Homme et de son environnement dans les modes de production, de transformation et de commercialisation.
Les conditions de travail et la santé des personnes qui produisent et récoltent le coton sont encore très souvent bafouée.
Le travail des enfants est officiellement interdit mais il semble que des enfants de moins de 14 ans travaillent à la récolte de coton en Ouzbékistan ou encore au Pakistan. Une étude publiée en 2016 par BMC Public Health montre que les femmes et les filles à partir de 6 ans sont encore les principales récolteuses de coton dans le Punjab Pakistanais. Elles ne bénéficient pas de programme d’éducation et ne sont pas indépendantes financièrement.
De plus, leur protection contre les pesticides est quasi nulle, avec des pesticides souvent conservés dans des chambres ou cuisines ! 74% des ramasseuses de coton déclarent d’ailleurs souffrir de symptômes allant de maux de têtes, irritation de la peau, nausées, vomissements, gastro-entérites, faiblesse générale, fièvre… (Source : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5020534/)
La culture du coton implique donc une série de problématiques environnementales, sociales et sanitaires qui on le voit sont difficiles à régler.
Consommer autrement, consommer responsable !
Et moi consommateur lambda, je peux participer à ce mouvement de mode responsable et équitable ?
Oui ! Tout d’abord, vous pouvez quand c’est possible de privilégier l’achat de deuxième main ou le presque-échange avec Kids&Mamas 😊, ou encore vous fournir auprès de créateurs locaux.
Autrement, intéressez-vous au mouvement international Fashion Revolution en lisant attentivement les étiquettes de vos vêtements pour connaître le pays de fabrication des vêtements, et même si le ‘made in’ n’indique que le pays de la dernière étape de fabrication, les étiquettes qui indiquent « conçu » ou « designé » en France peuvent aussi induire en erreur ! Donc on reste en alerte et on n’hésite pas à questionner ses marques préférées : qui a fait le vêtement ? Comment ? Dans quelles conditions ?
Autrement, engagez-vous en soutenant le collectif ‘l’Éthique sur l’étiquette’ qui a contribué aux négociations de la loi relative au devoir de vigilance des entreprises et qui défend des salaires ‘vitaux’ pour les ouvriers textiles.
Enfin, achetez plutôt des vêtements qui portent un label, tel que le Global Organic Textile Standard (GOTS), la Rolls Royce des labels textiles car gage de fiabilité et surtout très complet en traitant les aspects environnementaux, sanitaires et sociaux ! L’Écolabel européen inclut lui aussi des critères sur la juste rémunération, la sécurité des travailleurs et le non-travail des enfants !
Dans nos prochains articles, nous continuerons cette série sur les enjeux de la mode durable, de la production au transport, le détail des labels, les marques qui jouent la carte de la transparence, sur l’engouement pour le Made in France… Bref on vous dit tout !